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Du métro au vélo, la scandinavie comme nouvel horizon
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Islande - La côte Sud

Islande - La côte Sud

Islande - La côte Sud

        Reprenons là où nous en étions. Après avoir exploré le Cercle d'Or et avant de nous lancer dans, sur et entre les glaciers, nous avons parcouru le Sud de l'Islande. Un guide vous dirait sûrement que ça a été la partie la moins "spectaculaire" de notre périple, mais personnellement c'est un trajet qui m'a beaucoup plu. Nous avons fait beaucoup d'arrêts et tout ce devant quoi nous passions a été l'occasion de récolter autant d'infos que possible.

Quand on me parle de culture, je suis généralement plus civilisation que plantation, mais être dans ce pays si impressionnant de par ses paysages, rencontrer tous ces phénomènes naturels rares donne une irrépressible envie d'avoir plus de connaissances en géologie et de savoir comment, pourquoi comme ça tout ce que vous voyez s'est et se produit - et du coup le Sud s'est bien prêté à cela.

 

J'ai donc fini par découvrir que:

- la viande de baleine a un goût très proche de celui de la viande de boeuf! Je n'ai pas testé mais on me l'a formellement affirmé et j'ai suffisamment confiance en la personne qui m'a dit cela pour que ni vous ni moi n'ayons à tester, laissons les baleines en paix et prenons déjà meilleur soin de nos boeufs.

- le nombre de piscines par habitants en Islande est juste fou: 1 piscine pour 2000 têtes dans le pays et 1 pour 7000 dans la capitale à peu près. Pour vous donner un ordre d'idée, c'est 1 pour 110 000 têtes à Paris! Ceci dit quand on a de l'eau tout autour de son territoire et qui remonte même du sol en sources thermales, ça relève plus de la vantardise que d'autre chose d'avoir autant de piscines, non?

 

 

Anecdotique? Vous trouvez? Très bien. Sinon on a vu ça:

JOUR 1

       Après être sortis du Cercle d'Or, nous avons donc rejoint la Ring road et notre premier arrêt n'a pas tardé car nous sommes très vite tombés sur ceci:

Islande - La côte Sud

      Une harde de chevaux, sauvages bien sûr, mais pas vraiment farouches non plus. J'avoue être tombée sous le charme de ces petits destriers bien proportionnés pour mon 1m...enfin pour ma taille, avec leurs poils duveteux et leurs grosses pattes qui disent encore leur participation dans les travaux de la ferme à la montagne. 

Contrairement à ce que pourrait laisser penser mes photos, ils ne sont pas tous adeptes du tie and dye et d'ailleurs la diversité de leur robe a valu que les islandais accordent plus de 80 mots à les désigner. 

Islande - La côte Sud

       Une fois ce fois ce petit interlude animalier passé, nous nous sommes refocalisés sur les paysages en eux-mêmes et surtout nous nous sommes arrêtés au pied de deux cascades, Skogafoss et Seljalandfoss, toutes les deux extrêmement jolies, la première entourée de glace et la seconde de "hautes" montagnes. Voir ces chutes en hiver été vraiment beau, surtout parce que les petits filets d'eau qui ruisselaient autour dégelaient les herbes et ne leur laissaient qu'un chapeau de glace, ou créaient, je ne sais comment, de véritables jets d'eau; mais elles m'ont aussi donné l'envie d'y retourner en été, de voir des arcs-en-ciel venir les surplomber et les couleurs éclater. 

Islande - La côte Sud
Islande - La côte Sud

      La photo de Seljalandfoss que je vous montre paraît à première vue particulièrement moche et sans intérêt. Mais pour le peu de temps que nous avions à cet arrêt, j'ai choisi de monter en haut de la chute, pour admirer la rivière en amont et le avoir une meilleure vue de ce que nous parcourions. Bref très difficile de capturer cela en photo, d'autant qu'à 16h, le soleil se couchait, mais j'ai trouvé dans le flan de la falaise, des oiseaux-nicheurs. Les petites taches blanches que vous pouvez voir à côté de la cascade en elle-même, ce sont bien des oiseaux, et des oiseaux très précieux aux Islandais car la récolte de leurs oeufs a souvent permis de survivre aux famines suivant les éruptions.

Moi qui avais ramené mon chien jusque là, quelle n'a pas été ma déception quand, après avoir crapahuté toutes ces marches, je me suis rendue compte que je ne pouvais pas promener mon chien sur la montagne...
Moi qui avais ramené mon chien jusque là, quelle n'a pas été ma déception quand, après avoir crapahuté toutes ces marches, je me suis rendue compte que je ne pouvais pas promener mon chien sur la montagne...

Moi qui avais ramené mon chien jusque là, quelle n'a pas été ma déception quand, après avoir crapahuté toutes ces marches, je me suis rendue compte que je ne pouvais pas promener mon chien sur la montagne...

      Finalement, après avoir quitté les chutes, la nuit est tombée pour de bon, mettant fin à nos petites explorations. Enfin nous avons quand même pu emprunter une petite route de montagne, à environ une demi-heure en voiture de Vik, pour rejoindre une carcasse d'avion, mystérieusement abandonnée sur la plage de sable noir. 

L'intérieur de l'épave abrite quelques surprises mais ça, je ne vous laisse le découvrir.
L'intérieur de l'épave abrite quelques surprises mais ça, je ne vous laisse le découvrir.

L'intérieur de l'épave abrite quelques surprises mais ça, je ne vous laisse le découvrir.

JOUR 2

      Après une nuit bien reposante et un bain nocturne dans une source chaude, nous sommes reparties sur la route de Vatnajökull et avons traversé un véritable champ de lave. Je vous en ai déjà touché deux mots dans un billet précédent mais j'ai trouvé cette partie du voyage très belle et intéressante. Lorsque nous nous sommes arrétés pour "contempler" le champ de lave dû à l'éruption Laki, ce sont des kilomètres de petits cailloux de 20cm cubes environ que nous voyons, tous cela recouvert de deux couches, une de mousse et une de neige. 

C'est à ce moment là que j'ai appris que plus de 600 types de mousses différentes poussaient en Islande. La mousse est en fait la première chose à pousser après une éruption volcanique, tout simplement car elle n'a pas besoin de racines profondes. Elle sert donc de "couche préparatoire" pour des plantes puissent venir se réinstaller. La Nouvelle-Zélande elle aussi volcanique voit plus de 1000 sortes de ces mousses pousser sur son territoire grâce à des conditions climatiques plus diverses que celles que connait l'Islande.

 

Au moins 10 types de mousses peuvent être distingués sur ces photos
Au moins 10 types de mousses peuvent être distingués sur ces photos
Au moins 10 types de mousses peuvent être distingués sur ces photos

Au moins 10 types de mousses peuvent être distingués sur ces photos

      Après la partie du champs de lave faite de "petits cailloux", c'en est une autre composée de montagnes de lave miniatures, d'environ deux mètres de haut, que nous avons vue. Ces petites montagnes sont en fait des sortes de "cocotes" de lave: lors de l'éruption, la lave s'est écoulé directement sur l'eau, qui, en se mettant à bouillir, a formé ces domes.

Le champs de lave que nous avons traversé est apparu suite à l'éruption Laki de 1783-84. On dit que ses conséquences climatiques ont été comparables à celles d'un hiver nucléaire et les histoiriens font un lien très clair entre cette éruption et les famines ayant mené à la Révolution française.

 

 

Une fois le champs passé, nous sommes arrivés au pied de Vatnajökull, ou plus exactement, dans la réserve naturelle de Skaftafell, où nous avons retrouvé les montagnes et leur sommet se confondant avec les nuages.

Sur la seconde photo, on aperçoit Skaftafelljökull
Sur la seconde photo, on aperçoit Skaftafelljökull

Sur la seconde photo, on aperçoit Skaftafelljökull

Une cascade privée, sur la route vers le glacier
Une cascade privée, sur la route vers le glacier

Une cascade privée, sur la route vers le glacier

Islande - La côte Sud
Islande - La côte Sud

JOUR 3

       Sur le chemin du retour, après en avoir pris plein les mirettes dans les glaciers, nous avons fait un tout dernier arrêt avant de rejoindre la capitale, sur la plage de Reynisdrangar. La plage est elle aussi née d'une éruption, mais une éruption particulière, sous glacière. Lorsque l'eau du glacier s'est échappée du fait de l'éruption, des roches ont été expulsées, c'est ce que l'on appelle un sandur. Ce phénomène que l'on a observé en Islande a également été reconnu sur Mars, raison pour laquelle on a conclu à la présence d'eau sur la planète rouge.

Mais la plage est surtout magnifique pour la rencontre de l'eau blanche pure avec le sable noir de jais et sa grotte aux colonnes de basalte qui abrite une légende...

 

     On dit que sur cette plage un homme se serait promenait très tôt le matin, alors que le village dormait encore, et entendit des rires et des chants s'échapper de l'intérieur de la caverne, tandis qu'à l'extérieur, gisait des peaux de phoques. Intrigué, l'homme en déroba une et l'enferma dans un coffre. Plus tard le jour même, s'en allant à la pêche, l'homme trouva une femme, pleurant nue sur la plage. Il l'emmena chez lui et prit soin d'elle. Elle se montra reconnaissante envers cet homme qui l'avait secouru et avec qui elle s'entendait bien, mais restait mélancolique et souvent, regardait dehors, en direction de la mer. 

Quelques temps après, ils se marièrent, et heureux dans leur union, eurent sept enfants. Le pêcheur gardait toujours la peau de phoque enfermée dans son coffre, dont il gardait toujours la clé autour du cou. 
Un soir de Noël plusieurs années plus tard, le pêcheur s'en alla à l'église seul, sa femme se sentant mal, resta à la maison. Ce soir-là, il avait laissé, en enfilant son costume de fête, la clé du coffre dans ses habits de tous les jours. Lorsqu'il rentra chez lui, il trouva son coffre grand ouvert, la peau de phoque et sa femme disparus. Ayant trouvé la clé, poussée par la curiosité, elle avait ouvert le coffre et récupéré sa peau de phoque. Elle ne put résister à la tentation, dit adieu à ses enfant et revêtit sa peau et alla aussitôt se jeter dans la mer. Avant de partir, sur le sable noir elle aurait dit:

Ô pauvre de moi, 

J'ai sept enfants qui sont sur terre

Et sept au fond de la mer. 

Le pêcheur ne se remit jamais de son chagrin mais dès qu'il prenait la mer, un phoque venait lui jeter poissons et coquillages, des larmes dans les yeux.